Début 2020, sur la proposition de l’association Cahors Juin Jardins, j’entreprends Lisière, une encre de 10 mètres de long sur 1.5 m. J’ai d’abord pensé à une grande forêt presque impénétrable. Et puis le grand format m’a donné à repenser mon travail. Je devais tenir compte des contraintes imposées par les dimensions de mon atelier, faire du grand dans un espace assez restreint. Je décide de peindre à la manière d’un cadavre exquis et de travailler par séquence. Les gestes amples donnent la hauteur et les touches fines relient. Je pense la forêt comme des espaces multiples, des variations d’états et de temporalités, des pérégrinations.
Avec Lisière, nous ne sommes pas vraiment en totale immersion. On longe la forêt, on y entre, on en ressort. On la ressent de près et de loin. Elle n’est jamais totalement inhospitalière. On ne s’y perd pas. Elle est tout aussi intrigante, ravagée, onirique, mystique que protectrice et luxuriante. Peut-être aurez-vous envie d’aller voir au-delà ?
Toutefois, fragile elle le reste d’un bout à l’autre. Et si cette image n’était bientôt plus que le témoin d’un temps révolu ? A l’aune de l’effondrement de nos écosystèmes, il est plus que nécessaire de Rêver la nature.